Né en 1966 à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, Augustin Kassi est formé pendant trois ans au Centre de peinture Charles Bieth avant d’apporter lui-même des conseils à de jeunes peintres en devenir.

 Installé à Abidjan, il est l’organisateur et le Directeur de la Biennale internationale des arts naïfs d’Abidjan (la BINA) depuis 1998.
 
 L’art naïf étant, selon le plasticien, synonyme de ‘’simple, candide, naturel, sans complexités’’. 
 Également à la tête du Centre d’Éducation artistique de Cocody-Aghien (Abidjan) qui se trouve être le siège de l’ONG Fondation Art-Monde, il prend activement part à l’aide à la création dans son pays grâce aux Ateliers-Vacances qui ont lieu dans des espaces de la ville réhabilités pour l’occasion.

Augustin Kassi est un des artistes-peintres africains les plus reconnus en Afrique et en Europe.

 Ses toiles qui sont souvent le fruit d’un travail réfléchi et minutieux de plusieurs mois, voire plusieurs années, célèbrent la beauté et les rondeurs des femmes ivoiriennes et invitent le spectateur au voyage et à la gourmandise.
 A l’harmonie et à la couleur. Selon lui: ‘‘ ... En Afrique, les femmes considérées comme belles, telles que j’essaie de les montrer dans mes tableaux, ne sont pas vraiment minces. Dans notre culture, une femme belle doit être ample et avec beaucoup de rondeurs. Dans mon œuvre, j’essaie de représenter le mieux possible cet aspect de la beauté des femmes africaines. »
 
 Augustin KASSI est visuellement et sur la forme – c’est le cas de le dire, n’est-ce pas ? un des héritiers de Fernando BOTERO même si sa référence première reste le ‘’Douanier’’ Henri Rousseau.
 
 Reste que pour lui, il est sûrement plus facile de s’inspirer des femmes de son pays pour travailler à ces portraits acidulés de femmes aux formes opulentes et féminines appelées affectueusement  « Tassabas » (grosses assiettes en Bambara, le dialecte commun à certains pays d’Afrique de l’Ouest).
 
Si, en Europe, la minceur donne à certain(e)s l’illusion d’être tout(e)s puissant(e)s et de maîtriser leur corps et donc le temps qui court… sur le continent africain, ou du moins en Côte d’Ivoire, il s’agit au contraire de mettre en valeur et d’assumer au maximum les parties charnues du corps féminin. Le  « Bobalaba » (gros popotin en dioula, dialecte ivoirien et burkinabé) est même un Must Have et certaines gazelles, trop peu fessues à leur goût, se lancent dans des régimes spéciaux afin de grossir précisément cette partie de leur anatomie.
 
 Si pour certains il est quasi, voire totalement impensable d’aimer ce type de femme ou de cautionner tout ce  « laisser aller », il ne s’agirait pas non plus d’être dans la méprise de la différence.
 Il existe sans doute une juste mesure. Et s’il existe un culte de la minceur, je dis oui au culte de la rondeur –sans tomber dans la morbidité bien entendu.
 Il se tarde de rétablir une vérité étouffée : Beauté n’est pas égale Minceur.
 Mais plutôt à bien-être et charme.
 
 Voici ce que démontre le travail d’Augustin Kassi. A méditer, car heureusement tous les goûts sont dans la nature!!

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Sophie Panama
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Blog de Association les rênes - 24 avr 2012 Augustin Kassi